Au lieu de se laisser guider par un objectif à atteindre, l’auteur se réfère à la méthode chinoise qui consiste à suivre un processus et à s’adapter au fur et à mesure que l’on avance, en fonction des éléments d’appréciation qui apparaissent.
Comme exemple, l’auteur utilise l’ expérience de l’art militaire des chinois de la période des royaumes combattants autour du IVème siècle avant J.C. Cette période marque la naissance et le développement de plusieurs écoles de pensée : confucianisme, taoïsme, légisme etc. Et également les stratèges militaires (Sun Bin), les spécialistes de la persuasion et les penseurs (Lao Zi, Mencius, etc.).
Ceci a été ensuite repris par Clausewitz et Machiavel : identifier les avantages sur l’ennemi, et les valoriser au maximum. En particulier, savoir comment exacerber la motivation des troupes, y compris en les sacrifiant, tout en leur cachant la stratégie, à eux et leurs commandants.
Toute morale doit être bannie pour cela.
Cette méthode chinoise possède un seul avantage : être plus réactif à chaque étape et donc plus efficace localement. Elle présente de nombreux inconvénients : on se perd dans les détails, on est noyé par le nombre d’indices, c’est compliqué et cela devient irrationnel.
La simplicité est bien plus efficace que l’adaptation progressive à l’environnement. Ce qui est complémentaire de l’économie de moyens et de la parcimonie, comme l’ont théorisé les laconiques grecs (Plutarque) et le franciscain Guillaume d’Ockham au 14ème siècle (le rasoir d’Ockham).
Le jargon chinois est difficile à comprendre et se perd dans des considérations pseudo-religieuses.
Or, la Science et la Raison doivent, en tout, primer l’irrationalité, essentiellement religieuse, car elles seules possèdent les qualités nécessaires pour progresser dans la connaissance. Et c’est ce qui enrage tous les religieux qui, croyant en la seule parole divine, veulent imposer leurs doxas irrationnelles, joignant l’intolérance à la haine de ceux qui refusent de se soumettre.
Plus qu’à la transcendance de l’action, les chinois croient en l’immanence de la transformation (page 76 du livre). Il s’agit essentiellement de saisir l’occasion, le moment opportun. Cependant, c’est la potentialité acquise qui permet de dégager le plus d’efficacité. C’est à l’origine, quand tout est peu défini, flou, que se décide ce qui va advenir.
Il existe un décalage entre efficacité et efficience, où le stratagème est un expédient. Pour les chinois, la manipulation stratégique est plus efficace que la ruse et les astuces.
En résumé : Livre très difficile à comprendre, donc à lire. Décourageant, jargonneux, au sens des nouveaux philosophes d’aujourd’hui comme Bernard-Henri Lévy, André Glucksman, Pascal Bruckner, Gilles Deleuze, le déconstructionnisme de Jacques Derrida.
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