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Photo du rédacteurRaoul Salzberg

Catastrophe financière menaçante

Que se passe-t’il dans la sphère financière aujourd’hui, en mars 2021?


Depuis de nombreuses années, les banques centrales américaine (la FED), japonaise (Banque du Japon) et européenne (la BCE) maintiennent sous perfusion l’économie mondiale grâce à des injections massives d’argent liquide fournies aux Etats et aux banques et grâce aussi à des baisses de taux d’intérêts drastiques. Contrairement à toute l’orthodoxie financière de la gestion capitaliste de l’économie. C’est le contraire de ce qu’avait fait F.D.Roosevelt, lors de la crise de 1929, qui avait resserré tous les boulons, en particulier le crédit, ce qui avait conduit à une récession sévère.


La technique financière, baptisée « Quantitative Easing », a été mise en œuvre par les gouverneurs de ces banques centrales : Ben Bernanke, suivi de Janet Yellen puis de Jerome Powell (FED), Mario Draghi, dit super Mario, puis Christine Lagarde (BCE).


Les banques centrales font ainsi tourner à fond la planche à billets, et cantonnent dans leurs bilans les prêts qu’elles accordent, à des taux très bas, quasiment nuls, voire négatifs . L’emprunteur, non seulement ne paye pas d’intérêt, mais, au contraire, est rémunéré pour son crédit.


Ces dispositifs non conformes présentent un risque énorme : si les taux d’intérêt remontent, les emprunteurs ne pourront pas payer ces intérêts. D’autant plus que la crise sanitaire due au coronavirus, est venue s’ajouter aux problèmes financiers existants.


La question centrale qui est donc posée est la suivante : jusqu’à quand cela peut-il tenir ? En particulier en France.


Le virus est un élément grave de déstabilisation, mais qui ne suffit pas, à lui seul, pour faire s’effondrer la finance mondiale.


L’évènement fortuit qui peut faire déborder le vase, est le vote du Congrès américain le 26 février 2021, par 219 voix contre 212, pour accorder au président américain Joe Biden un financement de 1900 milliards de $, pour son plan de sauvetage de l’économie américaine (lutte contre le virus, aide aux familles et aux entreprises, doublement du salaire minimum à 15 $/heure).


Cette manne inondant le marché américain peut déclencher une inflation, surtout par l’augmentation induite des salaires (d’après Patrick Artus bien que celui-ci se soit complètement trompé en niant la gravité de la crise des subprimes de 2008) et, par ricochet, une augmentation des taux directeurs afin de contenir cette inflation. Les débiteurs les plus fragiles, dont la France, auront du mal à payer ces intérêts, quand d’autres, comme l’Allemagne, pourront encore se refinancer. Le spread entre la France et l’Allemagne, différence des taux à 10 ans entre ces 2 pays, va s’accroître.


In fine, c’est l’insolvabilité de certains emprunteurs qui peut provoquer une cascade de défauts de paiement, et amener à un krach financier mondial. Comme en 2008, avec les subprimes, mais en plus important.


Aucune mesure pour endiguer cette vague n’est satisfaisante : report des remboursements, annulation d’une partie des dettes, échelonnement des paiements sur une longue période, rigueur salariale, réduction de la taille des services publics. Cela va entraîner une instabilité sociale importante, et, par voie de conséquence, une grave crise politique.


En France, le président Macron, déjà déconsidéré par sa gestion calamiteuse de la pandémie du virus, risque fort d’être dépassé par les évènements.

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