top of page

Contradiction performance-stabilité en économie



Une des lois fondamentales de la nature est que la performance est contradictoire avec la stabilité :


  • Une machine très stable est peu performante

  • une machine très performante tend à devenir instable


Ceci est valable pour l’économie.


Le principe de base est donc de trouver le bon compromis.


Nous vivons aujourd’hui dans une économie capitaliste où la recherche de la performance se fait sur la la base de la compression des coûts, essentiellement les salaires (qui concernent la majorité de la population), pour essayer d’être concurrentiel et ainsi prendre des parts de marché. La recherche du profit maximum à court terme rend ce système instable.


Une économie administrée, ou socialiste, ne présente pas cet inconvénient de l’instabilité, mais en présente un autre, à savoir le manque de contre-pouvoir sérieux. Elle a l’avantage de la stabilité.


Le marché est un contre-pouvoir redoutable qui fait la distinction entre ce qui est viable et ce qui ne l’est pas. C’est l’un des avantages du capitalisme sur le socialisme.


Pour faire la part des choses, il s’agit de déterminer le meilleur compromis pour faire de la croissance, sans casser la machine économique, croissance qui doit bénéficier à l’ensemble de la société et pas simplement à quelques privilégiés.


Pour déterminer qui, du capitalisme ou du socialisme est le meilleur système pour assurer, dans le long terme, le meilleur développement économique pour la majorité de la population en trouvant le meilleur compromis en terme d’efficacité, il faut faire un bilan des résultats du passé et un état des lieux aujourd’hui.


Quel bilan pour le socialisme soviétique avant son écroulement en 1991 ?


L’expérience soviétique a laissé un goût amer, après l’enthousiasme et l’immense espoir suscités par la révolution russe de 1917.


Ce qu’il en reste de malheureusement le plus grave est le manque de démocratie, incarné de manière dramatique par le goulag.


Mais les acquis sociaux et démocratiques restent dans nos mémoires, après le renversement de l’absolutisme mortifère tsariste.


La trahison stalinienne a conduit la Russie soviétique dans une impasse dramatique, balayant beaucoup d’espoir, et surtout a permis, en association avec l’impérialisme américain, l’essor du nazisme, incarnation du mal absolu avec ses camps de concentration et ses massacres dans les chambres à gaz.


Malgré cela, nul ne peut contester un essor économique et scientifique provisoires, incarnés par le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine.


Le bilan, contrairement à ce qu’indiquait l’ineffable Georges Marchais, est globalement négatif, et a abouti à l’échec de 1991.



Quel bilan pour le capitalisme, plus de 30 ans après la chute du mur de Berlin et de l’Union Soviétique, ce qui était considéré alors comme la fin de l’Histoire ?


Le mur de Berlin est tombé en 1989, préludant la chute de l’Union Soviétique 2 ans plus tard. L’économiste Francis Fukuyama écrivait à l’époque que c’était la fin de l’Histoire, car le capitalisme et la démocratie ayant définitivement triomphé, plus rien ne s’opposait à un développement continu et harmonieux de l’économie mondiale, les pays dits avancés pouvant se développer sans entraves, et ainsi permettre aux autres pays de se développer à leur suite.


Or les guerres, la misère, la précarité ont continuer à perdurer. De nombreuses dictatures se sont maintenus, et de nouvelles sont apparues. Les conquêtes sociales sont remises en cause dans les pays dits avancés, lesquels sont traversés par de graves tensions internes pouvant déboucher sur des dictatures à caractère fasciste de sinistre mémoire, avec stigmatisation des minorités, qu’elles soient d’origine étrangère ou pas.


Mais en même temps, d’importantes découvertes ont été faites dans bien des domaines : médical, industriel (automatismes, fabrications à grande échelle), agriculture, informatique (accélération gigantesque de la puissance des ordinateurs, pour des prix de plus en plus bas, développement naissant de l’intelligence artificielle), communications (aviation, trains à grande vitesse, transport maritime sur des porte-containers géants), espace. Et la population mondiale s’est accrue de manière importante.


Bilan particulièrement mauvais


Qu’en est-il de l’Europe ?


Le discours ambiant en Europe, parmi les thuriféraires du capitalisme, est partagé entre ceux qui préconisent de réaliser une Europe fédérale capable de concurrencer les grands blocs que sont les USA, la Russie, la Chine, l’Inde, et ceux qui, au contraire, privilégient les souverainismes nationaux, où chacun défend son pré carré.


Aucune de ces 2 solutions n’est satisfaisante :


  • L’Europe fédérale reste une utopie, car elle veut marier un assemblage hétéroclite de 27 pays, aux histoires différentes et aux intérêts divergents, au sens capitaliste du terme. Les critères de convergence, établis à Maastricht, visent à regrouper de manière uniforme, des pays de niveaux économiques différents, et à faire payer aux travailleurs les nécessités liées à cette réunification. La seule Europe fédérale viable est celle des travailleurs unis autour de leurs revendications communes contre l’Europe libérale, celle des critères de Maastricht.


  • Le souverainisme consiste à admettre qu’il n’est pas possible de concurrencer les grandes puissances mondiales, sinon à se soumettre au leadership de certaines des nations constituant l’Europe. En France, comme ailleurs, perdurent des rêves de grandeur, comme le proposait le général De Gaulle, qui ne sont que des chimères. Et le souverainisme est un poison opposant les peuples entre eux, contraire à l’internationalisme qui doit unir les travailleurs.



En France, que propose le gouvernement Macron, confronté à une crise sanitaire sans précédent ?


Dans la continuité des gouvernements précédents (Sarkozy, Hollande), Macron veut développer à tout prix une politique de l’offre, où tout doit être mis en œuvre pour développer l’économie française, en rendant concurrentiel le secteur privé par une compression drastique des coûts directs ou induits :


  • salaires,

  • réduction du secteur public, pour permettre une diminution des charges des entreprises,

  • diminution des aides diverse, en particulier celles destinées aux populations non productives (retraités, chômeurs, malades)


Cette politique réactionnaire est aujourd’hui entravée par la crise sanitaire de la coronavirus. Les fermetures de lits des hôpitaux, déjà initiées largement par les prédécesseurs de Macron, ont conduit à la gestion catastrophique actuelle de cette crise.


La stratégie consistant à nier la caractère dramatique de l’épidémie, en s’ajustant au fur et à mesure sans aucune anticipation aboutit au résultat désastreux que l’on connaît. La seule mesure vraiment efficace, qu’ont adoptée d’autres pays, c’est le covid zéro, c’est-à-dire un confinement strict de tout le pays pendant environ 6 semaines, complémentaire d’une vaccination massive de la population. Ce qui a été refusé en France, malgré les cris d’alarme de la grande majorité des médecins.


Macron a pourtant bien compris que c’est le virus qui impose son tempo, contrairement à ce que racontent tous les bavards des médias, en particulier télévisés.


Quelle solution économique aujourd’hui dans un monde paralysé par la pandémie ?


Cela commence par un état des lieux : ces dernières années, on a assisté à un enrichissement fabuleux des plus riches, alors que le reste de la population voyait ses revenus stagner, voire régresser. Les bourses sont au plus haut alors que la misère s’étend. En réaction, la révolte se développe dans le monde entier, sous la forme de manifestations et de grèves.


Les nécessités du capitalisme imposant de comprimer les coûts des entreprises, une crise sociale donc politique menace.


Certains économistes comme Patrick Artus ou Philippe Aghion, constatant le danger d’une augmentation des salaires pouvant déboucher sur une inflation incontrôlable, proposent d’inciter les salariés à investir dans la bourse ou dans les actions de leur entreprise, comme le proposait déjà le général De Gaulle avec la participation et l’intéressement. Cela bute sur les revenus insuffisants des salariés.


Il est temps de revenir à autre chose que le capitalisme décadent mortifère, tenant compte de l’expérience négative de l’Union Soviétique.


Ce devrait être le socialisme, mais pas celui de la social-démocratie, qui n’est qu’une copie indigne du capitalisme, mais une organisation sociale au service des travailleurs, débarrassée des accapareurs capitalistes :


  • Qui permette à la démocratie de perdurer

  • Qui autorise des contre-pouvoirs à l’autorité de l’État

  • Qui trouve le meilleur compromis entre la performance et la stabilité


Les solutions trouvées par les banques centrales pour soutenir l’économie mondiale, prises entre 2 dangers redoutables : la déflation (l’arrêt de l’activité) ou l’inflation (l’emballement de l’activité) sont de 2 ordres :


  • Fournir en quantité des liquidités aux banques et aux gouvernements, sous la dénomination Quantitative Easing (QE), en faisant tourner la planche à billets

  • Réduire au minimum les taux d’intérêt directeurs, quasiment à zéro, voire même négatifs, pour favoriser le crédit


Cela entraîne une instabilité grandissante de la finance mondiale, secouée en plus par de nombreux scandales financiers mettant en jeu des milliards de $ : Archegos Capital Management, Gamestop, Wirecard, Greensil, … Cela rappelle les scandales Enron (2001) et Worldcom (2002).


Malgré les efforts pour stabiliser les banques, tirant les leçons de la crise de 2008 (crise dite des subprime, accompagnée de la titrisation), la menace de krach financier mondial peut à tout moment se matérialiser. Les accords Bâle III posant des règles de bon fonctionnement aux banques (par l’augmentation de leurs fonds propres), la multiplication des stress tests pour vérifier leur stabilité, sont des garde-fou pour essayer de contrôler un emballement inflationniste.


Pour échapper à cette spirale dévastatrice, il est nécessaire de bâtir une société basée sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population, sans exclure qui que ce soit. C’est le principe de base du Socialisme.


Voilà l’objectif aujourd’hui.


Pas du tout pour des raisons morales, mais parce que, du fait de son instabilité, le capitalisme financier entraîne le monde vers le chaos et la barbarie.

7 vues0 commentaire
Post: Blog2_Post
bottom of page