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Photo du rédacteurRaoul Salzberg

Identifier les vrais menaces en fin 2021


La crise sanitaire mondiale déclenchée par la coronavirus, la défaite américaine en Afghanistan, les désordres monétaires mondiaux conjurés tant bien que mal par l'injection massive de liquidités par les banques centrales, des populations fuyant les guerres et la misère, des désordres climatiques en tout genre, des bruits de bottes entre grandes puissances, voilà le paysage politique du monde en cette fin d'année 2021.


Le tableau est plutôt effrayant, tempéré par quelques bonnes nouvelles, comme la conquête spatiale, les progrès de la vaccination, des avancées technologiques comme l'Intelligence Artificielle ou les progrès spectaculaires de l'informatique et des outils de communication.


Dans ces conditions, avec un déferlement de nouvelles contradictoires diffusées par les médias, un envahissement par les fausses nouvelles dites" fake news", il est difficile de discerner les menaces à conjurer, à court et moyen terme.


Il semble évident que la priorité est de combattre la crise sanitaire, et la crise financière, comme menaces immédiates. Car elles sont sources de désordres sociaux et politiques graves.


Et, dans ce climat, il faut combattre ceux qui proposent des solutions populistes, reproduisant les catastrophes de sinistre mémoire du XXème siècle que sont les différentes dictatures fascistes et staliniennes. Le principal fauteur de trouble étant l'impérialisme américain et son slogan "America first", et aussi, dans une moindre mesure, les différentes menaces religieuses obscurantistes, et pas seulement l'islamisme radical. Les autres dictatures : chinoise, russe, turque etc.. ne constituent pas une menace prioritaire.


Un pays comme la France, moyenne puissance d'un continent disloqué comme l'Europe, est ballotée dans ce maëlstrom mondial, et essaie de monter sur ses ergots pour, à son niveau, faire entendre sa voix.


Dans ces conditions, il est intéressant de faire connaître l'échange de lmails suivants.


Cher Raoul,

Je reviens bien tardivement (et vous prie de vouloir m'en excuser)sur votre mail du 29 Août dernier et de notre point de désaccord sur le problème de la dette publique que supporte (à ce jour encore,mais pour combien de temps ?? ) notre pays . Le délabrement de nos Finances Publiques et dont la traduction est le surendettement du pays ne saurait, de mon point de vue,être pris à la légère et je ne peux que combattre énergiquement ceux qui estiment qu'il ne serait après tout pas nécessaire de rembourser cette dette et, de ce postulat,en tirer la conclusion hâtive de l'inutilité d'engager des réformes structurelles visant à terme le retour progressif ( sinon à l'équilibre budgétaire) à un déficit compatible avec notre niveau d'activité économique et commerciale . A défaut, ce sont nos enfants qui devront assurer le poids de notre dette et en payer au moins les intérêts. Et à cet égard ,il me paraît utile dé rappeler quelques chiffres permettant de comparer notre situation avec nos pays voisins européens. 1 La France a les dépenses publiques les plus élevées d'Europe ,représentant 65% du PIB en 2021 contre 54%en moyenne dans les autres pays membres de la zone euro . 2 Les prélèvements obligatoires représentent 53 % du PIB quand les la moyenne est de 46,8 % pour les autres pays de la zone euro. 3 Le taux de chômage est à 8% mais seulement 4,5% en Allemagne ( 3,5 % aux Pays -Bas !!!) 4 Notre dette publique devrait se situer aux environs de 117 % du PIB fin 2021 (contre 70% seulement en Allemagne ) et si la charge de notre dette publique reste encore supportable, c'est qu'elle est due aux faibles taux d'intérêt actuels ( grâce à l'euro et la solidité de l'économie allemande notamment !!);C'est dire que cette situation ne saurait perdurer, tant nous sommes étroitement dépendant de ce niveau bas actuel des taux d'intérêt( dont nous percevons déjà une tendance haussière depuis quelques temps) et d' autant plus que 60% de cette dette sont détenus par des investisseurs étrangers .( dont on peut imaginer facilement leur attitude face à un "défaut" de la France!!! .) C'est dire que la hausse prévisible des taux d'intérêt obligerait notre pays à des réformes de fond et ,au premier chef ,réduire drastiquement la lourdeur de notre administration ( une des promesses non tenues d'E.Macron !!!!)dont les dépenses représentent plus de 62% en 2020 ( contre 50% environ en Allemagne ) et je pense que l'on n' est pas plus mal administré que dans notre pays ...... Cette irresponsabilité de nos politiques face à cette situation où nous sommes , du fait de cet endettement excessif, particulièrement vulnérables face au niveau des taux d'intérêt est pour moi affligeante et révèle la triste médiocrité de notre classe politique ( comme l'illustre ce concours Lépine des promesses les plus invraisemblables des certains candidats à l'élection présidentielle ......) qui refuse de se rendre compte que notre déficit budgétaire récurrent vient du fait que l'on vit au dessus de nos moyens (le déficit n'étant justifié que si il pouvait résulter de financements d'investissements à moyen et long terme ) Loin de moi l'idée de réduire nos prestations et aides sociales mais ,au minimum , mieux les cibler et mieux les évaluer puisque,dans ce domaine également ,on ne peut que déplorer qu 'il y ait encore dans ce pays plus de 9 Millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté ( soit presque 15% de la population )et ce,,en dépit d'un budget de plus de 70 Milliards d'aides sociales,soit 3,20 % du PIB .... Voilà ,cher Raoul ,ces quelques réflexions dont je voulais vous faire part et qui ne sont que le reflet de ma profonde inquiétude de voir notre pays être progressivement déclassé dans de nombreux domaines tels que par exemple l'Education Nationale ( cf le triste classement du niveau des élèves à la sortie du Bac - peut on d'ailleurs encore appeler celui-ci un examen??? ou la trop faible compétitivité de notre industrie face à la concurrence internationale etc....et dans ce domaine ,je reviendrai ultérieurement sur votre critique( infondée pour moi) de la politique économique et industrielle du Général de Gaulle( dans le domaine du nucléaire comme dans celui de l'industrie aérospatiale par exemple ) . Je vous assure,cher Raoul,de mes sentiments les meilleurs et de toute ma considération. Gérard Z.



Cher Gérard,


Merci de votre réponse très circonstanciée.


Où la question de la dette est au centre.


Compte tenu de la crise sanitaire, cette dette, déjà plus importante que dans la plupart des pays d'Europe, n'a fait que s'aggraver.


Et, dans la perspective des prochaines élections présidentielles, le président Macron a encore alourdi la barque, pour des raisons électoralistes, comme le milliard et demi d'€ consacré à la sécurité de Marseille, où les cadeaux aux défavorisés, et à la revalorisation des soignants.


Contrairement à d'autres, dont je faisais partie, je ne hurle pas à l'énorme dégradation des conditions sociales en France. Car, si la dette est si importante, c'est parce que les conditions sociales sont plutôt meilleures. Indépendamment du jugement que l'on peut porter sur l'efficacité des moyens investis.


Là où nous avons un sérieux désaccord, c'est sur le poids qui va peser sur les générations futures, pour le remboursement de cette dette. Car, en l'état, la France (comme l'Italie, la Grèce, le Japon et bien d'autres pays) est en situation de faillite, et devra négocier un moratoire avec ses créanciers, lesquels vont y laisser beaucoup de plumes.


Comme pour toute entreprise en situation de faillite, un moratoire permet de sortir par le haut, sans dépôt de bilan. C'est un moindre mal pour les créanciers qui risquent de tout perdre si cette dette est annulée. La conséquence en sera une perte de confiance des investisseurs et une dégradation de la note du pays. C'est une conséquence qui va être générale dans le monde, y compris aux Etats-Unis, qui n'ont plus la puissance pour passer outre, avec dédain. C'est une des conséquences de leur défaite en Afghanistan.


Les taux d'intérêts vont fatalement augmenter à court terme, au risque de laisser l'inflation s'emballer. Et la planche à billets du "Quantitative Easing" ne peut plus continuer, car d'autres paramètres de l'économie mondiale sont en train de diverger, selon un mécanisme que je n'arrive pas à identifier.


Cela va donc être bientôt l'heure de vérité avec de graves conséquences sociales et politiques.


Evidemment, ce discours n'est pas étalé dans les médias, et au sein des partis politiques, qui préfèrent amuser la galerie avec le "Grand Remplacement" décliné à l'infini ou "la planète en danger" clamée sur tous les tons, même si je ne mets pas ainsi un signe égal entre ces 2 menaces, considérant que le risque climatique est bien réel (à l'inverse de ce que je disais jusque là).


Les populistes sont en embuscade, pour tirer profit de la dégradation de l'économie, et imposer des solutions catastrophiques, comme la chasse à tous ceux et celles qui ont le malheur d'être différents et qui sont désignés comme des coupables : étrangers, juifs, francs-maçons, homosexuels, musulmans, "de gauche", bref le complot judéo-bolchévique de sinistre mémoire.


Quand le fascisme sera à nos portes, il ne sera plus temps de réagir. C'est maintenant qu'il faut réagir, quand il est encore temps.


En tirant les leçons de la crise de 1929 et de ses conséquences.


Les discussions sur la "Grandeur de la France", sur le "Génie Français" ne sont pas à la hauteur des enjeux actuels.


Le péril brun est bien plus grave que tout le reste, car il frappe à nos portes, avec la menace de l'éclatement de la bulle financière, aux conséquences incalculables. Les diatribes de l'extrême droite ne sont qu'un prélude de discours beaucoup plus radicaux. Il faut regarder ce qui s'est passé avec le nazisme, comment un pays aussi cultivé que l'Allemagne a pu plonger dans une telle horreur.


La civilisation est en danger, non pas parce que les islamistes radicaux veulent nous contraindre aux rigueurs de leur religion, mais parce que des fous furieux obscurantistes veulent préserver leur mode de vie soi-disant menacé, en pourchassant tous ceux qui seront montrés du doigt comme étant des coupables (les ennemis de l'intérieur).


Les grandes phrases sur la défense de la démocratie devront effectivement être traduites dans des actes conséquents. En ne se trompant pas de cible !


Cordialement.


Raoul



Cher Christian,

Voici le site que tu cites :

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/270920/il-est-urgent-de-changer-de-strategie-sanitaire-face-la-covid-19

Une liste impressionnante de médecins contestant la virulence du virus, telle que affichée par le gouvernement Macron-Castex, et reportant la cause de  la plupart des morts sur d'autres pathologies.

Contrairement à ces complotistes, j'annonçais, pour ma part, 3 millions de morts dans le monde au début de la pandémie (que certains appelaient grippette, comme Trump, Bolsonaro, Netanyahou, Michel Cymes ...). Et en France, j'avais prévu 30000 morts, que je réévalue maintenant à 100 000 morts, jusqu'à ce que la pandémie s'apaise. J'ai des témoins pour certifier mes prévisions au début de la pandémie.


On en est 1 million de morts dans le monde et plus de 30 000 en France.

L'OMS prévoit un minimum de 2 millions de morts dans le monde. On s'approche de mes prévisions.

Les complotistes sont nombreux pour prévoir n'importe quoi, et tordre les faits pour qu'ils aillent dans leur sens. Et, malheureusement, le professeur Raoult en fait partie. Je révise donc mon préjugé favorable à son égard au début de la pandémie.

Macron et consorts ont menti en permanence sur leur état d'impréparation, ont couru en permanence après l'évènement, et refusent d'admettre aujourd'hui qu'ils sont débordés, et que leur stratégie de lutte contre le virus ne sera pas à la hauteur, tant qu'ils ne reconnaîtront pas leurs erreurs, et qu'ils prendront les dispositions nécessaires. Mais, au moins, ils ne nient plus l'ampleur de la crise sanitaire, contrairement aux complotistes de tout bord..

Est-ce que tu nies les chiffres de l'OMS, sur les morts dues à la coronavirus, en considérant que ce sont en fait des morts dues à d'autres pathologies ?

Les faits confirment plutôt mes prévisions. Et la suite devrait me donner raison.

Et  la folie des hommes continue, avec la guerre dans le haut Karabakh, entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le nationalisme d'un autre âge fait encore des ravages.

Je ne milite plus, mais j'ai beaucoup apprécié dans le temps un slogan d'un camarade de parti, disant : "A bas la France, vive la classe ouvrière." Et aussi, je ne chante  plus la marseillaise, préférant l'internationale. Et je ne m'incline pas devant le drapeau tricolore, sans aller jusqu'à mettre un genou à terre, les yeux baissés et le poing levé, comme aux Etats-Unis..


Même si l'islamisme radical est dangereux et doit être combattu, il existe des dangers plus importants aujourd'hui, comme la crise politique et sociale débouchant sur une catastrophe fasciste. Là est l'ennemi principal à combattre, le combat de toute mon existence, en tant que rescapé de l'holocauste.


Amicalement.

Raoul




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