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Photo du rédacteurRaoul Salzberg

Le Figaro lâche Macron (Éditorial du 13-14 mars 2021)

Dernière mise à jour : 22 mars 2021


Ci-après l'éditorial du Figaro du week-end des 13 et 14 mars 2021, écrit par Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro.


C'est un lâchage sanglant de Macron : pantalonnade des masques, catastrophe des tests, scandale des lits de réanimation, désastre de la vaccination, incompétence politique, ...


La raison en est que le vase déborde maintenant, et surtout que la seule qui dénonce cela dans les médias aux ordres, c'est Marine Le Pen. Pour ne pas lui laisser le terrain libre.


Cela fait longtemps que je clame cela, mais ma voix ne porte pas.


Le programme de Marine Le Pen est limité : contre l'immigration clandestine, pour le souverainisme, et surtout contre le droit du sol (qui est un acquis de la Révolution Française). Rien sur les acquis sociaux (dont la sécurité sociale de 1945, et les congés payés du Front populaire), sur les atteintes à la laïcité, le refus de payer la dette (pas que la dette covid), les atteintes aux revenus des improductifs (chômeurs, retraités, malades), l'indexation des salaires , la défense de l'hôpital public mis à mal par les gouvernements précédents et Macron. Elle défend le libéralisme souverainiste : les patrons français, plutôt que les patrons étrangers.


L'extrême droite, ce sont les camps de concentration, la discrimination de tout ce qui est étranger, de tout ce qui est différent, une tendance au racisme, à l'antisémitisme, à l'homophobie, au sexisme, au machisme. C'est la glorification des tyrans français du passé : Saint-Louis, Louis XIV, Napoléon. Avec un relent de pétainisme. Avec des références modernes douteuses : Mussolini, Franco, Pinochet, Trump, Bolsonaro.


C'est l'affreuse France des territoires, avec la tête près du bonnet, l'inculture, les bas du front, les alcooliques de bistrot, les néo-Maccarthystes, les complotistes, les cocardiers méchants et aigris.


A combattre absolument.


Heureusement, j'ai confiance en la jeunesse d'aujourd'hui du monde entier, à l'instar du printemps arabe, des BLM (Black Lives Matter), des jeunes hongkongais, des jeunes birmans, des paysans indiens etc.. Un monde nouveau, rejetant les miasmes du passé, rejetant les chantres de la race pure, rejetant les évangélistes réactionnaires, rejetant les fous de Dieu quels qu'ils soient (et pas seulement les islamistes), les nostalgiques de l'esclavage et du colonialisme.


Raoul


Éditorial du Directeur des rédactions du Figaro, Alexis Brézet, des 13-14 mars 2021


Et dire qu’il fut un temps où nous vivions sans « gestes barrières » ni « distanciation sociale » ! Un temps où, les grands-parents avaient le droit d’embrasser leurs petits-enfants. Un temps où, dans un joyeux coude-à-coude, nous pouvions nous retrouver entre amis, après le théâtre, au bistrot ou au restaurant. Un temps où le spectacle d’une accolade dans un film, celui d’une poignée de main dans une série ne nous faisaient pas encore sursauter. Un temps où ce satané bout de tissu ne s’interposait pas sans cesse entre nous et le monde. Un temps où nous vivions (presque) en liberté.


Ce temps, après tout, n’est pas si loin. Un an tout juste, ce samedi, depuis la fermeture des cinémas et des restaurants, annoncée entre chien et loup par Édouard Philippe à la veille de surréalistes élections. Et, le lundi, « Nous sommes en guerre », Emmanuel Macron qui confine le pays sans prononcer le mot…


Un an seulement, mais il semble parfois, par un étrange effet secondaire dont le virus est coutumier, que de ce temps-là, nous avons perdu la mémoire, l’odeur et le goût.


Et dire que viendra le jour – car il viendra, n’en doutons pas – où ce cauchemar sera derrière nous! Une vie sans masque ni attestation, enfin débarrassé des épidémiologues, des virologues et des infectiologues, des taux d’incidence et des variants, de la morgue d’Olivier Véran, de la désinvolture de Jean-François Delfraissy, de la délectation morose de Jérôme Salomon.


Ce jour-là, la vie reprendra son cours, ni meilleur ni pire qu’avant. Nous oublierons peut-être, parce que nous avons la mémoire courte et un bon fond, la pantalonnade des masques, la catastrophe des tests, le scandale des lits de réanimation, le désastre de la vaccination. Nous oublierons l’arbitraire administratif, l’arrogance médicale, et l’incompétence politique. Nous oublierons même, parce que nous n’en serons pas fiers, que nous avons laissé mourir nos aînés dans le huis clos des Ehpad ou derrière les portes closes des services de réanimation, que nous les avons inhumés à la sauvette, qu’à trop vouloir « sauver des vies » nous en avons négligé la simple humanité.


Aurons-nous tout de même à cœur de tirer une ou deux leçons de cet événement total, universel et, par ses conséquences, sans précédent ? Ce n’est pas garanti, mais si d’aventure certains manquaient d’idées pour la prochaine campagne présidentielle, on trouverait sans peine quelques principes à usage national dont la pandémie a clairement apporté la preuve qu’il est urgent de les restaurer. Principe d’efficacité, tout d’abord. On l’a vu : l’intendance, trop longtemps méprisée, ne suit plus. Qu’il s’agisse de mettre en œuvre une campagne vaccinale, d’exécuter les décisions de justice, ou de lutter contre l’immigration, l’État (on fera une exception pour les services du fisc) n’a plus de prise sur les choses. Tatillonne et impuissante, envahissante et paralysée par l’obsession de sa propre protection, notre administration n’est plus capable d’agir. Il faut la réformer.


Principe de souveraineté, ensuite. A l’heure du grand péril, preuve est faite que les nations doivent d’abord compter sur elles-mêmes. La Chine triomphe, les États-Unis redémarrent, le Royaume-Uni tire son épingle ; l’Europe n’a pas su protéger les Européens. Indépendance stratégique, énergétique, industrielle, technologique : dans la grande bataille de la mondialisation, la France doit se réarmer et réapprendre à défendre sans complexe ses intérêts.


Principe de liberté, surtout. D’état d’urgence sanitaire en interdictions en tous genres, la pandémie l’a mise à mal en même temps qu’elle nous en a fait redécouvrir tout le prix.


L’après-Covid devrait naturellement la rétablir ? Peut-être, mais d’autres menaces, non moins pernicieuses, mettent en péril le droit non pas d’aller et venir mais tout simplement de penser. A l’heure de la « cancel culture », du nouveau racialisme et de la tyrannie des minorités, il ne faudrait pas que les masques soient remplacés par des bâillons.



Commentaire :


Cher Raoul

Je fais suite à votre réaction sur l éditorial paru dans le Figaro sous la plume d'Alexis Brézet .

Je suis fondamentalement d accord sur le fond de cet article qui critique férocement mais à juste raison le cafouillage général de Macron dans la gestion de cette crise sanitaire sans précédent, critique à laquelle j'ajouterai l'opacité sans précédent dans laquelle sont prises les décisions (Quid de ce Conseil de la Défense sanitaire dont on ne sait rien ) et sans information préalable du Parlement ,totalement ainsi bafoué dans son rôle de représentants de la Nation .

Macron, seul ,décidé de tout, invraisemblable dans une démocratie digne de ce nom !!!!

Le lecteur régulier du Figaro que je suis avait noté que depuis un certain temps certains éditorialistes ne ménageaient guère É.Macron comme par exemple ceux d ' Yves Threard, me confortant dans mes convictions personnelles .


De même je condamne totalement les idées véhiculées par l'extrême droite représentée par le Front national et ne peux que craindre qu en 2022 ,M.Le Pen finisse par accéder à la Présidence de la république, convaincu que les Français finiront par faire ce choix "par défaut" (et le seul qu'ils n ont pas encore "essayé"...).

C'est pour cette raison que je ne saurais souscrire à votre description réductrice des électeurs de M.Le Pen qui sont après tout des citoyens.comme vous et moi. La vraie question à se poser est de savoir pourquoi une partie de ces électeurs qui ,auparavant votaient à gauche ont ou vont rejoindre les partisans du Front national .Les partis de Gauche seraient bien inspirés de faire leur autocritique sur ce sujet.


Très cordialement et à bientôt de vous lire .


G.

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