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Les poètes contre la Commune de Paris




Sauvé, sauvé ! Paris était au pouvoir des nègres !" Alphonse Daudet


« Des têtes de pions, collets crasseux, cheveux luisants, les toqués, les éleveurs d'escargots, les sauveurs du peuple, les déclassés, les tristes, les traînards, les incapables ; Pourquoi les ouvriers se sont-ils mêlés de politique ? » Alphonse Daudet


"Le bain de sang que [le peuple de Paris] vient de prendre était peut-être d'une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres. Vous le verrez maintenant grandir en sagesse et en splendeur." Emile Zola


« Gouvernement du crime et de la démence » Anatole France


« La Commune ? Ce fut la ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs, mauvais poètes, mauvais peintres, journalistes manqués, tenanciers de bas étage. » Leconte de Lisle


« Cette Commune est une crise de vomissements, les saturnales de la folie. » George Sand


« Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes, à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. » Dumas fils


« J'abhorre la guerre que le prolétariat parisien vient de susciter. Il s'est rendu cruellement coupable à l'égard de la patrie, ivre qu'il était de doctrines farouches : le devoir étroit des gouvernements est de réprimer fermement le socialisme dans ses écarts anarchiques. » Emile Littré


« On demande formellement que tous les membres de la Commune, que tous les journalistes qui ont lâchement pactisé avec l'émeute triomphante, que tous les Polonais interlopes et les Valaques de fantaisie soient passés par les armes devant le peuple rassemblé. » Le Figaro


« On les abat à la mitrailleuse. Quand j'ai entendu le coup de grâce, ça m'a soulagé. » Edmont de Goncourt


« Oui, c'est là où la Commune a commencé, là où ont été assassinés les généraux Clément Thomas et Le-comte, que s'élèvera l'église du Sacré-Cœur ! Malgré nous, cette pensée ne pouvait nous quitter pendant la cérémonie dont on vient de lire les détails. Nous nous rappelions cette butte garnie de canons, sillonnée par des énergumènes avinés, habitée par une population qui paraissait hostile à toute idée religieuse et que la haine de l'Église semblait surtout animer. » Hubert Rohault de Fleury (lors de la cérémonie de la pose de la première pierre de la Basilique du Sacré-Coeur à Montmartre)


» Il y a sous toutes les grandes villes des fosses aux lions, des cavernes fermées d’épais barreaux où l’on parque les bêtes fauves, les bêtes puantes, les bêtes venimeuses, toutes les perversités réfractaires que la civilisation n’a pu apprivoiser, ceux qui aiment le sang,ceux que l’incendie amuse comme un feu d’artifice, ceux que le vol délecte, ceux pour qui l’attentat à la pudeur représente l’amour, tous les monstres du cœur, tous les difformes de l’âme; population immonde, inconnue au jour, et qui grouille sinistrement dans les profondeurs des ténèbres souterraines. Un jour, il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clefs aux portes de la ménagerie, et les animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements sauvages. Des cages ouvertes, s’élancent les hyènes de 93 et les gorilles de la Commune. « Théophile Gautier


Lettre de Gustave Flaubert à George Sand, 29 avril 1871


Je ne suis pas comme beaucoup de gens que j’entends se désoler sur la guerre de Paris. Je la trouve, moi, plus tolérable que l’invasion. Il n’y a plus de désespoir possible, et voilà ce qui prouve, une fois de plus, notre avilissement. «Ah ! Dieu merci, les Prussiens sont là !» est le cri universel des bourgeois. Je mets dans le même sac messieurs les ouvriers, et qu’on f… le tout ensemble dans la rivière ! – ça en prend le chemin, d’ailleurs – et puis le calme renaîtra. Nous allons devenir un grand pays plat et industriel comme la Belgique. La disparition de Paris (comme centre de gouvernement) rendra la France incolore et lourde. Elle n’aura plus de cœur, plus de centre, et, je crois, plus d’esprit. Quant à la Commune, qui est en train de râler, c’est la dernière manifestation du moyen âge. La dernière ? Espérons-le ! Je hais la démocratie (telle du moins qu’on l’entend en France), c’est-à-dire l’exaltation de la grâce au détriment de la justice, la négation du droit, en un mot l’anti-sociabilité. La Commune réhabilite les assassins, tout comme Jésus pardonnait aux larrons, et on pille les hôtels des riches, parce qu’on a appris à maudire Lazare, qui était, non pas un mauvais riche, mais simplement un riche. «La République est au-dessus de toute discussion» équivaut à cette croyance : «le Pape est infaillible !» toujours des formules ! Toujours des dieux ! L’avant-dernier dieu, qui était le suffrage universel, vient de faire à ses adeptes une farce terrible en nommant «les assassins de Versailles». À quoi faut-il donc croire ? À rien ! C’est le commencement de la sagesse. Il était temps de se défaire «des principes» et d’entrer dans la Science, dans l’examen. (…) Le peuple est un éternel mineur, et il sera toujours (dans la hiérarchie des éléments sociaux) au dernier rang, puisqu’il est le nombre, la masse, l’illimité. Peu importe que beaucoup de paysans sachent lire et n’écoutent plus leur curé ; mais il importe infiniment que beaucoup d’hommes, comme Renan ou Littré, puissent vivre et soient écoutés. Notre salut est maintenant dans une aristocratie légitime, j’entends par là une majorité qui se composera d’autre chose que de chiffres. Si l’on eût été plus éclairé, s’il y avait eu à Paris plus de gens connaissant l’histoire, nous n’aurions subi ni Gambetta, ni la Prusse, ni la Commune. Comment faisaient les catholiques pour conjurer un grand péril ? Ils se signaient en se recommandant à Dieu et aux saints. Nous autres, qui sommes avancés, nous allions crier : «Vive la République !» en évoquant le souvenir de 92 ; et on ne doutait pas de la réussite, notez-le. (…) L’Autriche ne s’est pas mise en révolution après Sadowa, ni l’Italie après Novare, ni la Russie après Sébastopol. Mais les bons Français s’empressent de démolir leur maison dès que le feu prend à la cheminée. (…) Pour le quart d’heure, Paris est complètement épileptique. C’est le résultat de la congestion que lui a donnée le siège. La France, du reste, vivait, depuis quelques années, dans un état mental extraordinaire. (…) On avait perdu toute notion du bien et du mal, du beau et du laid. Rappelez-vous la critique de ces dernières années. Quelle différence faisait-elle entre le sublime et le ridicule ? Quel irrespect ! quelle ignorance ! quel gâchis ! «Bouilli ou rôti, même chose !» et en même temps quelle servilité envers l’opinion du jour, le plat à la mode ! Tout était faux : faux réalisme, fausse armée, faux crédit et même fausses catins. (…) Et cette fausseté (qui est peut-être une suite du romantisme, prédominance de la passion sur la forme et de l’inspiration sur la règle) s’appliquait surtout dans la manière de juger. On vantait une actrice, mais comme bonne mère de famille. On demandait à l’Art d’être moral, à la philosophie d’être claire, au vice d’être décent et à la Science de se ranger à la portée du peuple.(…)



« Oui, nous serons dépecés vivants. Morts, nous serons traînés dans la boue. On a tué les combattants. On tuera les prisonniers, on achèvera les blessés. Ceux qu’on épargnera, s’il en reste, iront mourir au bagne ». Eugène Varlin (communard)


« Ils nous ont enchaînés ! mais les chaînes sont faites/ Pour tomber » et clame ensuite : « Vous mourrez de nos mains, sachez-le, si la chance/Est pour nous. Vous mourrez, suppliants, de nos mains./La justice le veut d'abord, puis la vengeance." Paul Verlaine


« Qu'un vaincu de Paris, qu'un homme de la réunion dite Commune, que Paris a fort peu élue et que, pour ma part, je n'ai jamais approuvée, qu'un de ces hommes, fût-il mon ennemi personnel, surtout s'il est mon ennemi personnel, frappe à ma porte, j'ouvre. Il est dans ma maison. Il est inviolable. » Victor Hugo


« L’ordre est vaincu ! » et dans Les Mains de Jeanne-Marie, il voit celles-ci « merveilleuses […] / Sur le bronze des mitrailleuses/A travers Paris insurgé. » Arthur Rimbaut




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