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Quel pardon ?

Dernière mise à jour : 10 févr. 2021



Cher B,


Effectivement, j'ai quitté le parti en 2013 suite à un désaccord politique, acte pour lequel il n'y a rien à pardonner.


Depuis, le parti a éclaté en 2, ce que je regrette.


Mon désaccord est devenu profond sur la question du parti des 10000. Nous sommes restés un parti marginal, n'arrivant pas à nous développer, et laissant la place à des forces obscures et réactionnaires, dont Macron est la parfaite incarnation.

Plutôt que des passer des heures à lister les contacts avec qui discuter, en vain, il faudrait revenir sur nos méthodes de discussion. Il s'agit de convaincre, et non de contraindre.


Je vis dans le 16ème arrondissement de Paris, et mes relations font partie de la bourgeoisie plutôt cultivée, qui est peu réceptive, le mot est faible, aux notions marxistes de lutte de classe et de dictature du prolétariat. Je prétends qu'il est possible malgré tout de mener des discussions productives avec ces gens-là, avec échange d'arguments basés sur les faits d'aujourd'hui.


Je reste un marxiste convaincu, mais je pense que la discussion doit se mener sans imposer d'emblée le dogme marxiste. Le risque étant de plonger dans l'opportunisme le plus plat; il ne faut donc pas se cacher.


Les évènements nous donnent raison, à condition de bien présenter les faits : Macron est en train de perdre pied , et prépare le terrain pour la réaction complotiste la plus noire. A force de ratisser large à droite, annihilant le PS et les LR, inscrivant l'écologie dans la constitution pour prendre l'espace des écologistes, prenant langue avec Marion Maréchal Le Pen, pour amadouer l'électorat d'extrême droite, il prend soin d'éviter toute discussion sur le terrain du socialisme.


Et, je le regrette bien, Mélenchon se fourvoie dans un opportunisme écoeurant sur la gestion de la pandémie, et dans l'écologie, avec le PCF à ses basques. Complaisant à l'égard des gilets jaunes, qui charrient un bourbier d'illusions parfois correctes, mais souvent malodorantes, il ne sait plus que faire pour se poser en alternative crédible.


Il existe donc bien un espace pour ceux qui se réclament du socialisme. Sachant que combattre les illusions sur le terrain des illusions, a ses limites. Si le POI, trop opportuniste, et le POID, trop sectaire, arrivaient à s'entendre sur un programme immédiat, cohérent et appelant véritablement et sans préalables à combattre Macron et sa politique désastreuse, ils pourraient occuper ce terrain disponible. Un appel au peuple commun pourrait déblayer le terrain pour cela. Le texte de Glückstein, que j'ai signé, est certes intéressant, mais trop doctrinaire et ne correspond pas à la situation immédiate. Le "Dehors Macron" devient de plus en plus évident, mais c'est prématuré dans cette formulation. J'ai proposé un texte, dont tu as eu copie, qui réclame le départ de Macron, en plus soft. Je le soumets à la discussion avec toi et PM, du POID, à qui je joins ce mail en copie. Amicalement. Raoul


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