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Rapports enseignants - élèves - parents


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Cher Manu,


Je compatis totalement à ta souffrance d'avoir été souffre-douleur d'une enseignante . Ce qui t'est arrivé lors de ta scolarité en classe de première, est inadmissible.


J'ai été président parent d'élèves au lycée Charlemagne, et vice-président au lycée Louis-le-grand. Des lycées prestigieux.


J'ai toujours préconisé de privilégier le bien-être des élèves avant tout, plus que de les pousser dans leurs études. C'est par l'épanouissement psychologique que passe la réussite dans les études.


Je me suis opposé aux parents qui étaient sur le dos de leurs enfants pour qu'ils réussissent, là où ces mêmes parents ont souvent échoué, incriminant les enseignants pour leurs échecs.


Cependant, je ne mésestime pas les dénigrements parfois odieux des enseignants contre leurs élèves. Une réflexion sur un livret scolaire m'avait choqué à l'époque : "Trompe son monde, est plus bête qu'il n'en a l'air".


Je comprends donc très bien ce que tu as souffert, surtout que cela t'a perturbé toute ta vie. Je condamne bien sûr le comportement de ces professeurs qui ont déshonoré leur profession.


Ma première femme, prénommée Josselyne, décédée prématurément à l'âge de 37 ans, disait toujours : "Les élèves, plus tu leur en demandes, plus tu en obtiens !". Elle était agrégée d'Anglais et enseignait au collège Jules Vallès à Vitry/Seine, dans une zone où les élèves étaient dans un milieu défavorisé.


Le proviseur a dit, lors de son enterrement, au cimetière de Pantin, devant 300 personnes, sans religieux (surtout pas de rabbin, bien qu'elle soit juive) : "Elle a fait honneur au métier d'enseignant".


Je me souviens d'une fois où elle avait fait venir à la maison une douzaine d'élèves d'une de ses classes. Elle était au milieu du salon avec les élèves autour, qui la dévoraient des yeux. Ils l'aimaient. J'en pleure encore aujourd'hui.


Elle aimait son métier et me raillait pour mon militantisme, en disant: "Je fais plus avec mon métier pour faire progresser l'humanité, que toi, avec tout ton militantisme.". Même si je n'étais pas d'accord, je ne pouvais qu'apprécier.


J'ai connu beaucoup de déboires dans ma vie, pas les mêmes que les tiens. J'ai eu une période de misère terrible, quand Benaroya est parti à la cloche de bois en Israël, nous escroquant tous, moi en premier.


J'ai travaillé un an sans être payé pour le soutenir, et n'ai pu ensuite faire jouer la Garantie des salaires, caisse chargé de rembourser les salariés d'une entreprise défaillante, car j'ai été considéré comme complice de mon patron, jusqu'en cassation.


Quand on sait que le patronat a puisé dans cette caisse, pour arroser les syndicats, et "fluidifier les rapports sociaux", il y a de quoi être écœuré !


Voila mon ami, mon confrère en épreuves de la vie.


Amicalement.


Raoul

 
 
 

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