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Photo du rédacteurRaoul Salzberg

Le roi est nu




La fin de règne du président de la république française Emmanuel Macron est affligeante.


Dans son discours de nouvel an, il a essayé péniblement de tirer un bilan positif des 7 ans qu’il a déjà passés à l’Élysée, et de tracer une perspective enthousiasmante pour les 3 ans qui lui restent à gouverner.


Peine perdue.


Il cherche à se glorifier de son action passée, alors que la majorité du peuple français lui voue une haine tenace, surtout du fait de sa réforme honnie des retraites, qu’il essaye tant bien que mal de justifier.


Il veut faire croire que la place de la France dans le monde est à un haut niveau, grâce à ses interventions importantes dans les instances internationales. Alors que tout le monde a constaté combien son agitation est stérile, dans les 2 conflits majeurs en cours, que ce soit à l’ONU ou dans les instances européennes. La France est devenue un pays de moyenne puissance, dont les avis sont à peine écoutés. Macron joue les mouches du coche, alors qu’il se fait le valet des USA dans la plupart de ses interventions, à quelques rares exceptions près, comme quand il a voté la motion majoritaire à l’ONU demandant l’arrêt des bombardements à Gaza, votée par 155 pays, 10 pays ayant voté contre dont les USA et Israël. Quel courage !


Il évite de parler de son bilan économique désastreux, de reconnaître que la France est en faillite financière, incapable de rembourser sa dette, dont la charge, avec les taux d’intérêt élevés actuels, devient le premier poste budgétaire du pays, devant l’Éducation Nationale.


Il évite de mentionner que les troupes françaises ont été honteusement chassées d’Afrique, remplacées par les russes de Wagner.


Il évite de reconnaître que les USA ne sont plus les maîtres absolus du monde, concurrencés par les BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) qui représentent 40 % du marché mondial, que les chinois tracent les routes de la soie, empiétant sur les anciennes chasses gardées des USA, en particulier au Moyen-Orient.


Le discours de Macron est dépassé, complètement hors sol.


Sa stratégie éculée est de vanter la compétitivité retrouvée des entreprises françaises, d’exalter la place culturelle toujours importante de la France, ce qui attire les moqueries des anglo-américains : « Pour vanter les français, il faut leur parler de culture française ».


Il ne peut masquer le faible niveau scolaire français, tombé au 27ème rang mondial par l’enquête PISA 2022, loin derrière les pays asiatiques, Singapour en tête.


PISA est un programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves qui, depuis 2001, compare les scores des jeunes à 15 ans, dans 81 pays, en mathématiques, compréhension de l’écrit et sciences. C’est devenu, à juste titre, un incontournable outil de pilotage du système éducatif. L’enquête 2022, dont les résultats ont été publiés mardi 5 décembre 2023, confirme la baisse des performances de l’éducation nationale française en mathématiques. Cette dégradation « sans précédent » du fait du Covid-19 est plus accentuée que dans la moyenne des autres pays.


Le ministre de l’Éducation Nationale Gabriel Attal au vu de ce résultat, prône, à juste titre de redresser cette situation, le retour à la pratique du redoublement − aujourd’hui « exceptionnel » selon la loi −, et défend la constitution de groupes de niveau en mathématiques et en français au collège, ce qui heurte les enseignants qui mettent volontiers en cause l’insuffisance des moyens et des effectifs. Tandis que l’enquête PISA tend à confirmer l’inefficacité de redoublements non accompagnés de dispositifs de soutien, elle met en lumière un lien positif entre les performances en mathématiques et l’appartenance à des groupes de niveau limités à certaines matières. A rebours des « pédago » qui ont amené à ce désastre en voulant un collège unique et des enseignements uniformes à des classes disparates, pour ne pas ostraciser des couches populaires n’arrivant pas à suivre des programmes scolaires trop contraignants.


Ma femme, malheureusement décédée il y a juste 40 ans, disait, comme professeur agrégé d’Anglais au collège Jules Vallès à Vitry/Seine, dans un secteur de milieux défavorisés : « Un élève, plus tu lui en demandes, plus tu en obtiens ». Elle était adorée de ses élèves. A son enterrement, le proviseur du collège a fait un discours, déclarant, à juste titre, qu’elle avait fait honneur au métier d’enseignant.


La parole de Macron est relayée de manière affligeante par des médias aux ordres.


Même sa honteuse réforme contre les migrants, pour complaire aux racistes de l’extrême droite, est approuvée par ces médias. L’égalité des droits est bafouée au profit d’une préférence nationale datant de la royauté, avec la remise en cause du droit du sol, instauré par la révolution française..


Macron vilipende les actions violentes, à l’été 2023, d’une jeunesse enragée, après l’assassinat du jeune Nahel par la police, exprimant ainsi son mal-être. Même des très jeunes de 12 ans ont participé à ces violences. Macron veut sanctionner les parents considérés comme responsables.


Il veut aussi militariser la jeunesse avec le Service national universel (SNU), programme mis en place par le premier ministre français Édouard Philippe à partir de 2019, afin soi-disant de promouvoir la notion d'engagement et favoriser un sentiment d'unité nationale autour de valeurs communes. Ce dispositif est critiqué et contesté, dans son principe comme dans ses modalités d'application.


Il veut aussi créer un État policier en mettant en place 200 nouvelles brigades de gendarmerie en zone rurale ou péri-urbaine, dans tous les départements, en métropole comme en outre-mer. Comme annoncé dans son discours du 10 janvier 2022, à Nice.


Sa hargne anti-jeunes n’a d’égal que son mépris des français, considérés comme incapables de comprendre l’intérêt de ses réformes, ni de juger correctement combien l’axe qu’il essaye de tracer est judicieux pour la France.


Ce roitelet sans panache est fort déplaisant, comme dirait Edmond Rostand. La noblesse française avait quand même plus d’allure, même si elle avait fait son temps.


Le règne de Macron arrive à son terme, et les 3 ans qui lui restent à faire, vont être pénibles, à moins qu’il ne jette l’éponge avant, n’ayant plus rien de crédible et d’accepté par les français à proposer.


Sa course à l’échalote derrière l’extrême droite fasciste des Marine Le Pen, Eric Zemmour, Eric Ciotti, est pénible et désastreuse.


Heureusement les masques tombent.


Et l’extrême droite, même pas reconnaissante du ralliement de Macron à ses thèses racistes, à son discours pétainiste, en rajoute en demandant toujours plus, avec des camps de rétention pouvant se transformer en camps de concentration de sinistre mémoire.


Je suis né en France en 1942, de parents juifs réfugiés en France, fuyant les nazis. Nous avons été arrêtés par la milice, en août 1942, à Annemasse, dans un autobus, alors que nous voulions nous réfugier en Suisse. Puis transportés, manu militari, dans un camp à Rivesaltes, d’où sont ensuite partis 6 convois de trains de la mort, chargés de prisonniers appelés à y monter. Nous avons eu la chance de ne pas avoir été appelés. 1750 ne sont pas revenus.


Je n’ai été naturalisé qu’en 1948, mon père à titre posthume, et encore par faveur grâce à l’intervention personnelle de Daniel Mayer, futur président de la Ligue des Droits de l’Homme.


J’ai depuis fait une grande école : Supélec, puis ai travaillé à l’Aérospatiale.


Je n’ai aucun compte à rendre aux pétainistes d’aujourd’hui qui voudraient que je retourne chez moi (!). Je déteste cette France-là et la combattrai jusqu’au bout du peu de temps qui me reste à vivre.


Macron fait maintenant partie de cette France-là et mérite d’être combattu sans relâche et d’être chassé.


Le rescapé de l’Holocauste que je suis le réclame.

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